Sécurisation des créances via la négociation client
L’ouverture d’un compte client est le moment de négocier toutes les conditions du contrat qui vous lie avec votre client. Un certain nombre de points, lorsqu’ils sont bien négociés, vous permettront de sécuriser vos créances. Vous pouvez imposer le paiement d’acomptes à votre client surtout en cas de factures dont le montant est important ou de prestations longues (30% à la commande, 30% de façon intermédiaire et le solde à la fin de la prestation ou à la livraison des produits).
Vous pouvez également définir des délais de paiement et des moyens de paiement spécifiques à certains clients. Par exemple, si vous avez la possibilité de faire du prélèvement avec certains clients, proposez-le ! C’est le meilleur moyen d’être payé en temps et en heure. Mais, dans les faits c’est compliqué : cela dépend beaucoup de votre secteur d’activité, de la typologie de clients etc.
Connaissez-vous la clause de réserve de propriété ? C’est une clause que vous pouvez ajouter dans les CGV. Il s’agit d’une clause suspensive vous permettant, en tant que vendeur, de rester propriétaire du bien vendu tant que celui-ci n’a pas été totalement réglé.
Vous pouvez également négocier avec votre client pour qu’il vous signe un billet à ordre. C’est une reconnaissance de dette : l’entreprise cliente s’engage à payer une somme d’argent à son fournisseur à une échéance prévue à l’avance. La lettre de change est très proche du billet à ordre. La différence réside dans le fait que c’est le créancier qui en est à l’origine. Il donne ordre à l’entreprise débitrice de payer un montant donné à une date donnée.
Si votre client se trouve dans une phase difficile, il peut de lui-même vous proposer une délégation de paiement. Cela consiste à transférer la créance auprès de son propre client. C’est ce dernier qui vous règle ainsi la facture. On parle de cession de créances lorsque le client final n’apparaît pas dans le contrat.
Pensez également à demander des garanties à vos clients les plus “fragiles” soit via leurs banques (une garantie bancaire) soit via une holding si votre client fait partie d’un groupe. C’est ce qu’on appelle une caution solidaire.
Sécurisation des créances via des tiers
Vous pouvez souscrire une assurance crédit pour certaines factures ou la totalité de votre poste client. Dans ce cas-là, votre assureur vous indemnise en cas d’impayés de la part de votre client. Il s’occupe également d’établir la solvabilité de votre client. Dans le contrat, il peut inclure des clauses telles qu’une limite d’encours à ne pas dépasser avec tel ou tel client. Qu’elle soit dictée par votre assureur crédit ou calculée par vos soins en interne, la limite de crédit est toujours un indicateur important pour limiter les risques. Elle doit être évaluée en prenant en compte la capacité financière de votre client et le volume de commandes potentiel.
Une autre solution est de recourir à l’affacturage pour financer son BFR. Cela consiste pour une entreprise à céder sa créance client à un organisme externe qu’on appelle factor. Bien souvent, il s’agit d’une banque. Après avoir réalisé des vérifications de solvabilité, le factor règle la facture à l’entreprise. Il y déduit en revanche une petite partie correspondant à sa commission. Il obtient de votre part une quittance subrogative qui atteste du paiement et qui lui permet d’obtenir son remboursement auprès du client initial. C’est donc le factor qui prend en charge le recouvrement de la créance.
En fonction de vos clients, de vos créances et de leurs montants, à vous de voir si vous préférez suivre la voie de l’affacturage ou du recouvrement de vos factures.