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La caution solidaire : protection contre les impayés B2B

Trésorerie
Mis à jour le
2/8/2024

Le risque d'impayés est une préoccupation constante pour nombre d’entreprises. Pour se prémunir contre ce risque, la mise en place d'une caution solidaire peut s'avérer être une solution efficace. Également appelée garantie de paiement solidaire ou cautionnement, cette mesure constitue un outil précieux dans la gestion du risque client.

Caution solidaire : définition

La caution solidaire matérialise l’engagement envers le créancier d’un tiers, le “garant” à  payer les dettes de l’acheteur, au cas où ce dernier ferait défaut et ne pourrait pas régler ses factures. Ce garant peut être une personne morale ou une personne physique :

  • personne morale (entreprise) : si le client présente un risque d’insolvabilité ou de défaut de paiement mais qu’il appartient à un groupe dont la santé financière est bonne, alors la maison mère peut devenir le garant. Attention, le cautionnement doit être fait dans l’intérêt du groupe et ne doit pas aller à l'encontre de l'activité qu'elle exerce. Par exemple, si l'activation du cautionnement l'empêche de pouvoir poursuivre son activité alors celui-ci n'est pas valable.
  • personne physique (individu) : si le⸱a dirigeant⸱e d’une entreprise dispose de garanties financières que n’a pas sa société.

Bien que ce système soit particulièrement connu dans le cadre des locations immobilières, où il protège les propriétaires contre les loyers impayés, son application s'étend bien au-delà. En effet, la caution solidaire trouve également sa place dans les relations B2B offrant ainsi une protection accrue aux entreprises dans leurs transactions commerciales.

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Caution solidaire : fonctionnement

La caution solidaire est régie par l'article 2288 du Code civil, qui la considère comme un contrat à part entière. Cette qualification juridique implique un certain nombre d'obligations et de formalités à respecter pour garantir sa validité et son efficacité. Le document formalisant la caution solidaire doit être rédigé avec une grande précision, détaillant de manière exhaustive les engagements du garant. Cette rigueur dans la rédaction est essentielle pour que la caution comprenne parfaitement l'étendue de ses obligations et dispose de tous les éléments nécessaires pour remplir son rôle.

Les éléments suivants doivent obligatoirement figurer dans le contrat de caution solidaire :

  • la durée du cautionnement. Elle peut être déterminée (c'est-à-dire avec une date de fin précise) ou indéterminée. Dans le cas d'une durée indéterminée, il est important de préciser les modalités de résiliation du contrat.
  • le montant maximal de l’engagement du garant. Ce montant doit être clairement défini et peut être établi en fonction du patrimoine du garant. Il est crucial que ce montant soit réaliste et en adéquation avec les capacités financières du garant.
  • l’identité du débiteur principal : le débiteur principal doit être mentionné de manière à ce qu'il puisse être identifié sans ambiguïté.

La dette doit être déterminée et déterminable. Cela signifie que la caution solidaire couvre alors la dette définie (la créance principale) et la dette indéfinie (frais accessoires, intérêts, etc. qui découlent de la créance principale).

La caution solidaire prend fin lorsque l’acheteur a rempli ses obligations.

Schéma de la relation tripartite d'une caution solidaire

Caution et garantie : quelles différences ?

Bien que les termes "caution" et "garantie" soient souvent utilisés de manière interchangeable dans le langage courant, ils recouvrent des réalités juridiques distinctes qu'il est important de bien comprendre.

La caution

La caution se caractérise par les éléments suivants :

  • Contrat unilatéral : Dans le cadre d'un cautionnement, seule la caution prend un engagement envers le créancier pour régler la dette du débiteur. Le créancier, quant à lui, n'a pas d'obligation réciproque envers la caution.
  • Contrat accessoire : Par son caractère accessoire, le cautionnement dépend essentiellement du contrat de base. Autrement dit, il est lié au contrat principal entre le créancier et le débiteur. Cela signifie que la validité et l'étendue du cautionnement dépendent directement de celles du contrat principal.
  • Exceptions opposables au créancier : L’obligation de la caution est seulement dans les limites de l’engagement principal.

La garantie

La garantie présente des caractéristiques différentes :

  • Caractère autonome (donc non accessoire) : Contrairement à la caution, la garantie est indépendante du contrat principal. Ainsi, le garant ne peut soulever quelconque contestation tirée à partir du contrat principal.
  • Caractère d’irrévocabilité : Une fois la garantie émise, le garant doit honorer son engagement qui est de payer la somme déterminée envers le bénéficiaire si celui-ci réclame son dû.
  • Absence d'exceptions opposables : Le garant ne peut généralement pas opposer au bénéficiaire les exceptions qui pourraient exister dans la relation entre le donneur d'ordre et le bénéficiaire.

Caution solidaire : comment l’activer ?

L’activation de la caution solidaire obéit à des règles précises qu'il convient de respecter scrupuleusement pour préserver ses droits en tant que créancier.

En cas de non-paiement à l'échéance prévue, le créancier a l'obligation d'informer le garant dans un délai d'un mois. Cette notification est cruciale car elle conditionne la responsabilité de la caution pour les intérêts et pénalités de retard. Si le créancier omet d'informer la caution dans ce délai, celle-ci ne sera plus tenue de payer les intérêts et pénalités courus entre la date de l'incident de paiement et la date à laquelle elle a été informée.

Il est important de noter que la caution solidaire ne peut pas être activée avant l'échéance de la dette. Le créancier doit donc attendre que le paiement soit effectivement en retard avant de pouvoir faire appel à la caution.

Dans le cadre d’une caution solidaire, le créancier peut se tourner directement vers le garant en cas de retard de paiement, sans être obligé de tenter d'abord d'obtenir le paiement auprès du débiteur principal. C'est là une différence majeure entre la caution solidaire et la caution simple.

La caution solidaire ne peut pas invoquer ni le bénéfice de discussion ni le bénéfice de division :

  • Bénéfice de discussion : Il permet à la caution de suspendre les poursuites en paiement engagées par le créancier en l'obligeant à d'abord se tourner vers la société débitrice et en indiquant les biens dont cette dernière dispose et sur lesquels le paiement peut s'effectuer.
  • Bénéfice de division : Le bénéfice de division permet au garant, en cas de pluralité de cautions, d’exiger du créancier qu’il divise son action et la réduise à la part et portion de chaque caution.

Bon à savoir : s’il y a plusieurs cautions solidaires, le créancier peut se tourner vers n’importe quelle caution et lui réclamer la totalité de la dette.

Ces caractéristiques renforcent ainsi considérablement la position du créancier.

Caution solidaire : limites

Bien que la caution solidaire soit un outil puissant de gestion du risque, elle présente néanmoins une limite majeure et n'est pas toujours la solution la plus adaptée à toutes les situations.

Le principal risque de la caution solidaire réside dans la possibilité que le garant devienne lui-même insolvable. Avant d'accepter une caution solidaire, il est donc primordial de vérifier la solvabilité du garant. Une caution financièrement fragile pourrait s'avérer incapable d'honorer ses engagements en cas de besoin, rendant ainsi la protection illusoire.

Utiliser un logiciel de gestion du risque client

Il est donc crucial de prévoir des mécanismes de suivi régulier de la santé financière du garant.

C’est tout à fait possible dans notre logiciel de gestion du risque client, LeanPay. En effet, vous pouvez connecter notre outil à votre partenaire de risk management (Creditsafe, Altares, Ellisphere etc.). Au même endroit, vous pouvez :

  • analyser le score de défaillance et le niveau de risque de votre client et de la caution solidaire
  • être alerté en cas de procédure collective d’un de vos clients
  • évaluer les comportements de paiement réels et anticiper les cessations de paiement

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